
MISE AU POINT À PROPOS DES IJ MALADIE AVEC
RUPTURE ENTRE LE CERTIFICAT INITIAL ET UNE PROLONGATION

Dr Marcel GARRIGOU-GRANDCHAMP, 18 novembre 2024
Depuis des
années les seuls salariés du régime général (RG) bénéficiaient d’une
tolérance de la part de la CNAM qui n’était réglementée par aucun texte
!
Lorsque qu’un médecin prescrivait un
arrêt de travail en maladie d’une semaine pour un salarié ne
travaillant pas le week-end, il précisait la fin de l’arrêt au
vendredi et si le patient justifiait médicalement la poursuite
de l’arrêt de travail le lundi suivant, le médecin faisait une
prolongation et l’assurance maladie comblait le « trou » du
week end.
Au cours des entretiens pré
MSO/MSAP, administratifs des CPAM et médecins des ELSM
conseillaient cette façon de prescrire qui permettait aussi de
faire baisser le nombre total d’IJ comptabilisées pour le médecin et
indemnisées par l’assurance maladie.
Il y avait une certaine injustice, à
la manière des jours de carence (3 pour certains salariés et les
indépendants, 1 pour les fonctionnaires, 0 en cas de subrogation avec
prévoyance…); attention cette tolérance ne s’appliquait pas aux IJ
en rapport avec le régime AT/MP et aux narrêts de travail des
indépendants.
Depuis le 01/09/2024 cette
tolérance disparait avec des conséquences pour les patients et les
employeurs pratiquant la subrogation.
Cela m'a été confirmé à l'oral
par l'assurance maladie.
En effet, « Les périodes non prescrites à partir du
01.09.2024 ne seront plus indemnisables… » peut-on lire
dans une réponse officielle d’un « expert AMELI »
sur un forum-assurés de l’assurance maladie:
- Pour les patients, dans
une situation d’arrêt du lundi au vendredi sans reprise le lundi
suivant, les samedi et dimanches ne seront pas indemnisés mais
l’arrêt du lundi sera toujours considéré comme une prolongation, en
revanche pour les ruptures de 72h ou plus il s’agira d’un nouvel
arrêt avec application d’une carence de 3 jours.
- Pour les employeurs
pratiquant la subrogation, l’absence de récupération des IJ pour le
samedi et le dimanche fera que ces journées seront à leur charge.
Les confrères doivent donc être
informés de cette évolution au risque de se le voir reprocher par les
patients alors qu’il s’agit d’une évolution dont seule l’assurance
maladie est responsable. On ne peut donc que leur conseiller de revenir
sur cette pratique et d’inclure à nouveau le samedi et le dimanche dans
leurs arrêts maladie d’une semaine pour tous les patients, y compris
les salariés du RG.
Dans un contexte où les médecins,
notamment les généralistes, sont pointés par tous pour leur
responsabilité supposée dans la croissance des IJ depuis la crise
COVID, cette mesure va inévitablement aggraver la situation sans qu’une
quelconque responsabilité ne puisse leur être reprochée !
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